La honte…

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Aujourd’hui, c’est le 6 décembre. Je me souviens encore des images à la TV il y a 25 ans. De jeunes femmes qui voulaient changer le monde en voulant exercer une « profession de gars » étaient tuées par un misogyne. 27 ans plus tard, je suis toujours autant inquiet pour les femmes, pour les filles et je ne peux m’empêcher de me dire que mes propres filles sont menacées. Je ne peux qu’espérer qu’elles seront celles qui feront changer le monde pour le rendre plus sensible, plus sensé et plus aimant. On peut toujours espérer, non ?

Bon courage à toutes ces femmes que j’admire, celles qui sont à la recherche d’un équilibre entre les sexes et celles qui sont fières de leur sensibilité, de leur douceur en étant des réelles fonceuses. Celles qui sont fières de leur nature.

J’ai été chanceux d’avoir une mère qui est l’incarnation de ces qualités et je suis choyé de vivre avec une femme qui a de l’ambition et qui est fonceuse. Mais je suis encore plus chanceux d’avoir eu un papa qui m’a montré à aimer les femmes (au sens universel du terme) sans seulement les respecter, mais surtout, de les admirer. Je vous mentirais si je vous disais que j’ai toujours été un homme modèle envers elles. Probablement que j’ai été (ou que je suis encore) macho, insistant, con, égoïste, etc., mais un fait demeure, aussi invérifiable soit-il : je n’ai jamais voulu faire de mal à une femme. Je n’ai jamais fait de mal à une femme et je ne leur ferai jamais de mal, et ce, même s’il y a des moments où, avec recul et maturité, je suis moins fier de mes gestes à leur égard.

Dans mon monde, il y a de la place pour tous. J’ai eu la chance d’être influencé par de grandes femmes qui ont façonné l’homme que je suis, dans toutes ses imperfections. Je pense, entre autres, à Suzanne Laurin et à qui ont agrémenté mon parcours universitaire. Ce sont des femmes brillantes et rigoureuses qui m’ont incité à me dépasser, à les imiter. Oui, je vous le confie : j’ai des modèles masculins, évidemment, mais j’ai des modèles féminins aussi. Ce qui est fascinant c’est qu’elles ne savent probablement pas à quel point elles ont joué un rôle important dans ma vie et comment le fait que leur féminitude a été un facteur important dans cette « relation ». Je ne le sais pas plus. Est-ce ma différence avec elles ? Le moment propice de mon développement où elles se sont retrouvées sur mon chemin ? Je l’ignore et c’est parfait ainsi !

Je me souviens qu’en 1989, nous étions désolés de voir de tels agissements dirigés contre elles. N’y a-t-il pas plus violent que de donner la mort arbitrairement à des femmes en les ciblant dans un lieu qui leur ouvre les portes de la vie et qui leur permet de s’inscrire en tant que leaders dans la société ? Je suis encore plus désolé qu’en 2016 ce soit encore le cas.  Être une femme, dans plein de pays, dont le mien, ç’a parfois l’air d’être un problème. Je rectifie : est-ce un problème d’être une femme ou est-ce un problème de vivre avec des hommes ? Être une femme ne devrait pas être un obstacle et être un homme ne devrait pas être une honte. Je crois que ce qui distingue la femme de l’homme est que la première a des façons d’exprimer sa colère de différentes façons alors que l’homme, lui, a accès à un répertoire plus limité.

Est-ce un problème d’être une femme ou est-ce un problème de vivre avec des hommes ? Être une femme ne devrait pas être un obstacle et être un homme ne devrait pas être une honte.

Oh, et en passant, je ne suis pas féministe. Je ne fais pas l’apologie des droits de la femme. Je suis humaniste; je fais l’apologie des droits de tous les humains. Les femmes n’ont pas besoin de complaisance. Elles aspirent à l’égalité. Point.

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